lundi 17 décembre 2012

Jeu d'écriture N°2 - 3 visions de la même scène ... Georges


Mercredi 12 décembre – 19h40 - Paris – Gare Saint Lazare – Métro Ligne 13

Nous voilà sur le quai du métro à 19h40. Nous c’est Nelly, ma chère et tendre, et moi.
 Nous sommes attendus pour  diner dans le 18° arrondissement et nous avons décidé de prendre la ligne 13.
 Quand je dis "nous" c’est plutôt moi avec mon optimisme permanent qui ait un peu forcé la décision.
J'ai déjà un retard de 30 minutes causé par la suppression de deux trains, vous imaginez sans doute l'ambiance.
Sur le quai du métro une foule dense, fatiguée, ne souhaitant qu'une seule  chose c'est rentrer au plus vite chez soi. Et encore 10 minutes d'attente pour monter dans la rame ad 'hoc.
Dans la cohue, je me récupère le bouquet de fleurs que Nelly a prévu d'offrir à la maitresse de maison.
 Ma mission, et je n'ai d'autre choix que de l'accepter, est de mener en bon état et à bon port ledit bouquet de roses jaunes.
Dès l'ouverture des portes, je me positionne en formation "Pare-Buffles de Jeep" à l'aide de mes 2 bras protégeant le précieux présent.
Je laisse passer  le trop peu de personnes qui descendent à Saint Lazare et poussés par les "ceusses" de derrière, je rentre dans la rame m'écrasant sur les quidams placés devant moi ; excuses nombreuses pour me faire pardonner de "jouer" les coudes en avant.
La rame démarre, l'avantage quand il y a tant de monde c'est que l'on tient tout seul, pas besoin d'avoir une main sur la barre centrale ou sur les dossiers des banquettes.
Liège : accalmie, rien à signaler, par chance pas d'entrant ni de sortant.
Place de Clichy, pas grand monde ne descend et encore des voyageurs qui  s'entassent.
La Fourche, grand chambard, Tatiana (la belle touriste russe) et ses 2 copines veulent sortir. Elles sont en plein milieu de la voiture et déclenchent une belle panique pour s'extirper de la mêlée. Ca râle de tous les côtés mais finalement elles y arrivent et se retrouvent sur le quai toutes ensemble.
Guy Moquet enfin, pour moi c'est la délivrance je sors à reculons en écrasant un pied. Un sourire forcé et de nouveau des excuses pour tenter de me faire pardonner.
Sur le quai c'est fini, avec la satisfaction du devoir accompli, je rends à Nelly le bouquet en bon état.


Mercredi 12 décembre – 19h40 - Paris – Gare Saint Lazare – Métro Ligne 13

Nous voilà sur le quai du métro à 19h40. Nous c’est Georges, mon mari, et moi.
 Nous sommes attendus pour  diner dans le 18° arrondissement  et Georges a décidé de prendre la ligne 13. J'ai râlé car il a, comme souvent, imposé sa volonté. Avec son perpétuel optimisme il s'imagine que la ligne 13 à cette heure là c'est une partie de plaisir et que ça passe tranquille.
En plus il a 30 minutes de retard,  "ils ont supprimé  deux trains…" il me dit comme pour se dédouaner.
Nous descendons sur le quai du métro. C'est la cohue : une foule dense, fatiguée, composée de gens ne souhaitant qu'une seule  chose rentrer au plus vite chez eux.
 Et encore 10 minutes d'attente pour monter dans la rame ad 'hoc.
Bon je vais lui demander de porter  le bouquet de fleurs cadeau de bienvenue pour la maitresse de maison.
"Costaud comme tu es tu devrais arriver à le préserver de l'écrasement", lui dis-je et il n'a pas intérêt à refuser ...
Je l'aperçois qui se met en position de défense à l'aide de ses 2 bras portés en avant pour protéger les roses.
Nous laissons  passer  le trop peu de personnes qui descendent à Saint Lazare et poussés par les "ceusses" de derrière, nous rentrons tant bien que mal  dans la rame.
La rame démarre, l'avantage quand il y a tant de monde c'est que l'on tient tout seul, pas besoin d'avoir une main sur la barre centrale ou sur les dossiers des banquettes.
Liège : RAS personne ne descend ni ne monte.
Place de Clichy, 2 ou 3 sortants et une petite dizaine de nouveaux voyageurs pénètrent dans la rame.
 La Fourche : branle bas de combat, les 3 belles touristes russes se sont concertées à haute voix  et ont décidé de sortir à cet arrêt. Bloquées en plein milieu de la voiture, elles provoquent  une belle panique pour s'extraire de la mêlée. Ca râle de tous les côtés mais finalement elles y arrivent et se retrouvent en rigolant sur le quai toutes ensemble.
Guy Moquet enfin. Georges s'extirpe du métro, écrase une dernière fois  le pied du monsieur qui s'était effacé pour le laisser sortir et après lui avoir décoché  un sourire en coin et de plates excuses me rejoins.
Il me rend le bouquet de fleurs plutôt bien conservé.
"Tu avais raison" ajoute t'il "la ligne 13 à cette heure, c'est pas top"

Mercredi 12 décembre – 19h40 - Paris – Gare Saint Lazare – Métro Ligne 13

"Voilà déjà dix stations que nous sommes entrées dans cette rame de métro" pense Tatiana," et à chaque station il y a de plus en plus de personnes".
Tatiana est étudiante à Moscou. Elle est venue avec ses 2 copines pour une petite semaine de tourisme à Paris. Ce soir elles ont rendez vous chez une amie française rencontrée l'année dernière sur les bancs de l'université.
Le train arrive à la station Saint Lazare. Tatiana sait que Saint Lazare est une importante gare  qui dessert la banlieue parisienne et elle pense que beaucoup de personnes vont descendre de la rame de métro. Mais non, à peine une petite dizaine de personnes sortent et une meute d'au moins 25 personnes tentent d'embarquer.
Parmi eux un petit bonhomme aux cheveux blancs qui essaie désespérément de protéger son bouquet de fleurs à l'aide de ses coudes portés en avant tel un danseur en 3° position.
Il rentre dans le métro qui démarre. Porté par la foule qui le presse de toute part l'homme au bouquet  brinqueballe de part et d'autre au rythme des mouvements de la rame et des entrées et des sorties des voyageurs.
Place de Clichy puis enfin La Fourche. "Hé c'est là qu'on descend. Nadia, Svetlana bougez vous …", nous poussons, bousculons, crions,  pour enfin être éjectées sur le quai tout en rigolant comme des folles. Le petit bonhomme lui remonte dans le métro tout en continuant à protéger ses fleurs.

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